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Tant qu'il est encore temps...

Mardi 29 janvier 2 29 /01 /Jan 21:59

Le temps se refroidissait de plus en plus, et notre première année d’amour allait bientôt s’achever ; une année de pure bonheur et de changement. Beaucoup de soirées où nous nous retrouvions tous les trois, je repensais à notre rencontre, à nos changements et à notre évolution depuis que nous nous étions rencontrés. Noah ne se cachait plus derrière un sourire permanent, je savais que je pouvais lui demander n’importe quoi sur sa vie et il me répondrait. Le voir également avec David me remplissait le cœur de joie. Ils s’entendaient tellement bien qu’on aurait pu se demander s’ils s’étaient quittés un jour. La mère de David a tenté pendant un moment de récupérer son fils mais elle n’y est jamais parvenu, et n’a même pas porté plainte. Elle a tout simplement un jour arrêté d’appeler et depuis un mois et demi, on n’en avait plus entendu parler.
L’hiver arriva, et le temps changea radicalement tout comme Noah. Au lieu de s’affaiblir de jours en jours, Noah semblait réellement bien ces quelques derniers jours. Bien qu’il était maintenant obligé d’aller faire une sieste de presque deux heures l’après-midi et entre temps, avait démissionné au café. Ca ne valait plus la peine de se dire que le temps allait régler les choses, maintenant, la mort de Noah était inévitable bien que je ne voulais et ne pouvais encore m’en rendre réellement compte. Me dire que Noah n’allait plus être là n’était pas encore réellement concevable pour moi. C’était trop lourd de conséquence… Notre première année arriva, un jour comme nous les aimions bien tous les deux ; une journée où il neigeait énormément. Nous étions sortis pour aller faire un tour dans la neige, profitant de la fraîcheur pour se coller l’un contre l’autre. En dehors de cette journée merveilleuse, une chose me crevait littéralement le cœur ; c’était le regard de Noah. Toujours cet éternel émerveillement, ce sourire comme s’il profitait de chaque instant avant sa mort. Bizarrement, cela me mettait à chaque fois sur les nerfs…
Arrivés au parc, il s’arrêta brusquement, me faisant croire aussitôt qu’il avait quelque chose. Je me retournai vers lui et lui demandai déjà s’il allait bien. Il me répondit en s’approchant de moi lentement:

 

 

-          J’ai envie d’aller au restaurant avec toi, mon cœur.

 

 

Je souris légèrement à ses derniers mots mais répondit tout de même :

 

 

-          Noah, ce n’est pas une bonne idée…

 

 

-          Aller, s’il-te plaît… On pourrait s’habiller classe pour une fois et aller manger quelque chose dans un resto plus chic. Pour notre première année ensemble…

 

 

-          Bon.. répondis-je après un moment.
Mais surtout, tu feras attention à ce que tu prendras, c’est d’accord ?

 

 

-          Très bien mon maître… répondit Noah en souriant et s’approchant davantage de moi.

 

 

Il entoura ses bras autour de mon cou et m’embrassa tendrement. Même s’il maigrissait beaucoup, Noah restait très beau et très excitant. Nous rentrâmes donc, Noah alla directement s’enfermer dans la salle de bains, apparemment heureux d’aller au restaurant avec moi. Je sonnai au restaurant et en profitai pour lui réserver une surprise. Je savais parfaitement que Noah allait rester à se pomponner pendant au moins une heure ou deux heures, rien que pour que je lui dise qu’il était magnifique. Cela prit une quinzaine de minutes et même si mon compte bancaire commençait à faiblir cruellement, je ne voulais pas m’arrêter pour une question d’argent alors que mon amant allait bientôt devoir rester couché 24 heures sur 24. J’allai rapidement expliquer à David qui avait invité quelques amis à la maison et rentra dans la salle de bains pour me préparer également. Je n’étais pas aussi méticuleux que Noah, je déposai rapidement un baiser sur sa joue et rentrai dans la douche pour me laver et sortir de là quelques minutes plus tard, tandis que mon amant essayait de savoir à quel endroit nous nous rendions. Je souriais intérieurement en me disant que notre nuit était très loin d’être terminée. Les dernières fois où nous allions avoir l’occasion de faire l’amour devaient être formidables et je comptais bien faire en sorte que nous soyons les plus heureux possible. Je voulais que nos dernières fois soient faites avec tout l’amour possible, que ce soit quelque chose de tellement grandiose, que je ne pourrai que sourire en y repensant une fois que Noah serait parti. Je le vis sortir de la salle de bains en souriant après un rapide coup d’œil sur mon corps et me dépêchai à le rejoindre dans notre chambre pour que l’on s’habille. En entrant, je fus aussitôt stupéfait de voir la beauté de Noah en costume. Il était en train de se prendre la tête avec sa cravate mais le voir rien que de dos, cette chemise blanche et ce pantalon superbement bien coupé, j’en étais presque bouche bée. Alors que j’étais en train de m’avancer vers la garde-robe sans lâcher des yeux les fesses de Noah, je fus sorti de mes songes par sa voix :

 

 

-          Au lieu de me mater le cul, viens m’aider à fermer ma cravate, je suis trop nul pour ça…

 

 

Il s’approcha de moi et je pus enfin le voir de près. Après la lui avoir fermée, je ne pus m’empêcher de lui dire :

 

 

-          Tu es vraiment splendide mon amour…

 

 

-          Et attends de me voir avec la veste.

 

 

Il l’enfila aussitôt et en effet, il était encore plus magnifique. J’avais hâte d’enlever tous ces vêtements moi-même…
Je préférai rapidement enfiler le même genre de vêtements plus classiques, étant, moi, moins à l’aise dans ces situations. Une fois que quelque chose était plus grand, je devenais rapidement coincé et timide. La preuve, je pensai à ce moment-là à ma stupide timidité les premiers jours de ma rencontre avec Noah. Pourtant, après m’être apprêté correctement, je vis Noah s’approcher de moi et il passa ses mains dans ma veste en me disant :

 

 

-          Tu es très sexy toi aussi…

 

 

-          Je n’aime pas trop être habillé ainsi. Je préfère être plus relax.

 

 

-          Mais c’est amusant de faire ça de temps en temps, non ? Et puis, c’est la première fois qu’on va à ce genre de restaurant. Et ce sera sans doute l’unique alors autant…

 

 

Ne supportant pas le début de sa phrase, je lui coupai subitement la parole en lui disant, tout en lui tirant la main pour partir :

 

 

-          Viens ! On va être en retard !

 

 

Je sentais la pression monter tout à coup et je ne me rendais même pas compte que j’étais très agressif avec Noah. Je lui serrai la main de toutes mes forces et le tirai vers l’entrée de l’appartement sans me soucier de lui. Ce n’est qu’en l’entendant me dire que lui faisait mal d’une voix plus faible et plus apeurée que je le lâchai soudainement. Je me tournai vers lui et murmurai une excuse gênée. Le voir se passer la main sur celle que j’avais serrée me fit subitement culpabiliser. Je ne voulais pas lui faire de mal, bien au contraire. Mais j’étais juste encore trop enfermé dans ma souffrance et ma terreur pour parvenir à entendre de telles déclarations. C’était au dessus de mes forces, au-delà de mes capacités de supporter cela… Admettre que Noah allait mourir allait peut-être être l’étape la plus dure de ma vie.
En pensant à tout cela, je ne pus m’empêcher d’aller dans ses bras lentement :

 

 

-          Excuse-moi… répétai-je plus sincèrement.

 

 

-          C’est rien. Répondit-il en posant sa tête contre l’épaule.

 

 

Je restai bien cinq minutes ainsi, sans parler ni faire quoi que ce soit d’autre à part l’enlacer et déposer de temps à autres un baiser dans ses cheveux. Lui aussi resta ainsi jusqu’à ce que nous entendions David et ses trois autres amis arriver dans la pièce et nous forcer donc à nous séparer.
Je regardais Noah se tourner vers son fils dans une mélancolie sans pareille. J’aurai du être heureux le jour de notre anniversaire, surtout en sachant qu’il allait être le seul. Son sourire me manquait déjà avant même qu’il ait disparu, j’avais besoin d’une double dose de ses caresses et de ses baisers pour combler le vide qui s’installait déjà peu à peu.
Après qu’il ait un peu discuté avec David et ses amis, nous partîmes donc dans ce fameux restaurant. Noah était excité comme une puce et malgré sa fatigue, il redevenait le Noah du début : joyeux, bavard et souriant.
Il ne cessait de parler de choses totalement sans intérêts. Une fois à l’intérieur, la joie se réduisit lentement quand je vis Noah regarder la carte. Un dîner au restaurant alors que son diabète le tuait n’était vraiment pas une bonne idée. Il gémissait sur certains plats dont il avait envie depuis quelques temps mais se résigna à choisir un plat totalement banal et le moins grand possible. C’était horrible à supporter de voir son visage malheureux qu’il tentait de cacher. Quand le serveur arriva, Noah dit ce qu’il allait prendre et sans trop réfléchir, je déclarai :

 

 

-          Je prendrai la même chose.

 

 

-          Gwen ! réagit immédiatement Noah.
Tu n’es pas obligé de prendre ce plat… sans saveurs ! Prends ce dont tu as envie.

 

 

-          Mais c’est ce que je veux.

 

 

-          Arrête !! Tu mens comme tu respires ! s’énerva-t-il tout à coup.

 

 

C’était peut-être la première fois que je le voyais aussi agressif et en colère. Le serveur, en voyant que je ne répondais rien, s’en alla en disant qu’il viendrait plus tard. Je ne pus que baisser les yeux, étant aussi surpris que peiné de l’avoir entendu me parler de cette façon.
Mais alors qu’il allait se calmer, je le vis déplier sa serviette tout en continuant à s’emporter :

 

 

-          Tu es vraiment irrécupérable ! Tu te sens obligé d’arrêter de vivre pour moi, ça me fout les nerfs !

 

 

-          Je n’arrête pas de vivre…osai-je répondre en gardant les yeux baissés.

 

 

-          Arrête de me mentir j’ai dis ! Tu crois que je ne t’entends pas ? Dès que je vais dormir, tu commences à pleurer ! Je t’entends presque tous les jours et j’en ai marre ! Arrête de pleurer pour ça, ça n’en vaut pas la peine !!

 

 

En entendant cela, je ne pus que répondre en relevant la tête rapidement, aussi énervé que lui :

 

 

-          Ca n’en vaut pas la peine ? Alors tu crois que je ne devrais pas réagir au fait que tu vas mourir ? C’est tellement facile pour toi de dire ça, tu es dans la meilleure situation…

 

 

-          Quoi ? me demanda-t-il, la voix plus glaciale que jamais.

 

 

Tu trouves que c’est facile ? Tu crois que j’accepte ma mort si facilement ?

 

 

Je n’osais même plus répondre, de peur que mes paroles dépassent encore une fois mes pensées. Je le vis tout à coup remettre sa serviette sur la table et fit mine de vouloir se lever. Je lui demandai aussitôt ce qu’il faisait et en prenant sa veste, il me répondit :

 

 

-          Je rentre… Notre anniversaire est fichu de toute façon !!

 

 

Je pensais n’avoir jamais vu Noah ainsi. Alors que ces derniers temps, il se plaignait d’être faible et de ne plus avoir beaucoup de forces, il sortit du restaurant sans que j’ai le temps de m’en rendre réellement compte. Une fois éclairci, je me levai subitement et courut vers le chemin de la maison et dans un tournant, le vit de dos. Il tentait de se cacher légèrement et c’est en m’approchant que je remarquai qu’il pleurait… Je l’appelai d’une voix suppliante mais quand il se retourna, il reprit la route en pressant à nouveau le pas. Je tentai de l’arrêter en lui prenant délicatement le bras mais il se débattit et reprit sa route furieusement sans, cette fois, se cacher de pleurer. Tout en marchant un peu derrière lui, je tentai de l’arrêter en lui parlant, sachant très bien que j’allais avoir du mal à m’expliquer :

 

 

-          Noah... S’il-te plait, rentrons au restaurant ! Tu étais heureux d’y aller, je ne veux pas te gâcher ce plaisir…

 

 

Il s’arrêta subitement et se tourna tout en criant, la voix pleine de reproche et de peine, les larmes redoublant :

 

 

-          Ce n’est pas que mon plaisir, Gwen !! C’est tout ! Tu as absolument tout gâché !

 

 

-          Mais c’est toi qui t’es énervé.. dis-je d’une voix écrasée, tout de même coupable.

 

 

-          Je me suis énervé à cause de toi !! Arrêtes de paraître aussi malheureux, j’en ai assez ! Est-ce donc ça comme souvenir que tu veux que je garde de toi ? C’est tout ce qu’il me restera, je ne sais où je vais et toi… Tu te crois plus malheureux que moi !

 

 

Je n’arrivai pas à trouver quoi répondre. En réalité, je savais qu’il avait raison, mais je n’arrivais pas à m’admettre que lui, allait peut-être être dans un endroit meilleur que celui dans lequel j’allais de voir vivre. Noah rajouta alors, la voix cette fois plus calme mais bien plus fatiguée et triste :

 

 

-          Moi aussi, j’ai peur… Mais est-ce que je me mets à pleurer dès que je suis seul ? Là, c’en est trop, je ne peux plus supporter que tu ne profites pas du temps qu’il nous reste ensemble ! Je n’en peux plus, je suis fatigué. Ca me donne presque envie que cette maladie m’achève vite !

 

 

-          Comment peux-tu dire une chose pareille ? criai-je à mon tour, me fichant totalement d’être dans la rue.
Tu as des chances d’aller dans un endroit bien meilleur ! Tu n’auras pas à vivre dans tous nos souvenirs !! Je vais devoir continuer à vivre comme si de rien était, tu crois que j’ai facile à l’accepter ?! Tu crois que si je pleure tout le temps dès que tu as le dos tourné, ce n’est pas parce que je souffre le martyre de devoir profiter du peu de temps qu’il nous reste ? C’est un vrai bonheur chaque minute avec toi, mais de savoir que ce n’est plus qu’une question de temps me bouffe !!

 

 

-          Alors, fais quelque chose ! répondit Noah tout aussi vite, haussant le ton.

 

 

-          Mais quoi ?

 

 

Mon amant m’empoigna directement tout en me regardant avec des yeux déterminés.

 

 

-          Quitte-moi !!

 

 

-          Quoi ? demandai-je, abasourdi.

 

 

-          Si tu ne me quittes pas, alors c’est moi qui le fais !

 

 

-          Jamais… Jamais je ne pourrai te quitter !

 

 

-          Alors, c’est moi qui m’en vais !! Je n’en peux plus… Nous deux, c’est terminé !

 

 

Par lutraah - Publié dans : Tant qu'il est encore temps...
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