Je vous met le début du chapitre final de "Tant qu'il est encore temps"... C'est la fin les amis, faut s'y faire (est-ce moi qui ait le plus de mal ou les autres...)
bref, j'espère que cela vous plaira,ça faisait longtemps, mais je compte vite terminer pour ne pas vous laisser trop dans le "suspens" (si on peut appeler ça comme ça..)

ps: c'est un petit chapitre, mais bon... ^^

voilà, bisou à vous*

Aujourd’hui, cela fait dix ans que la terre s’est écroulé sous mes yeux. Cela fait dix ans que j’ai perdu le seul véritable amour de ma vie, l’homme à qui j’avais appris à faire confiance et qui m’avait donné envie de vivre pleinement. Noah et partit un matin après de longs mois de souffrances, un jour où la pluie faisait rafale…
Je vais plutôt raconter les derniers instants, les derniers moments où je pus profiter de mon amant pleinement.

Cela faisait deux mois à présent que le fils de Noah était revenu. Tout se passait tellement bien et le bonheur tellement présent, que j’en étais très inquiet. La seule chose que je voyais se dégrader de plus en plus, était la santé de Noah. Il dut commencer à porter des lunettes, sa vue s’affaiblissant terriblement vite à présent et avait également des débuts de légères paralysies à certains moments, une des nombreuses causes du diabète que l’on connaissait à présent tous.
Notre couple allait au mieux, même si mon amant était de plus en plus fatigué, nous étions particulièrement tendres l’un envers l’autre et Noah m’avait enfin avoué qu’il m’aimait également, même si la conversation qui s’en suivit fut la première qui me fit ouvrir les yeux. C’était un jour de printemps, nous nous promenions tous les deux pour que Noah prenne l’air. Alors que nous étions simplement assis sur un banc, il tourna le regard vers moi et me l’avoua d’une voix sereine ; rajoutant ensuite malheureusement des choses dont je ne voulais pas entendre parler. Après que je lui souris en entendant cela, il déclara, la voix aussi sereine quand il m’avait dit qu’il m’aimait :

-          En tout cas, même quand je ne serai plus là, je compte bien continuer à t’aimer.

Je ne sais pas trop quelle émotion je ressentais à ce moment-là, mais une chose était sure, je ne le supportai pas. Je perdis tout aussi vite mon sourire et prit sa main. L’idée même qui s’attende à mourir me crevait le cœur. Noah passa son bras autour du mien et posa sa tête sur mon épaule, je savais très bien qu’il allait essayer de me faire à l’idée mais je le refusais catégoriquement. D’une voix douce et posée, il me dit :

-          C’est le début de la fin, Gwen. Je le sens...

-          Comment est-ce que tu peux dire ça ? Tu n’as pas grand-chose encore pour le moment, ce ne sont que de légères complications.

-          Ca ne tardera pas à se compliquer davantage… Chaque jour, j’ai l’impression que l’insuline n’est plus suffisante… Ma vue s’affaiblit tellement que j’ai déjà besoin de changer de verres. Mes paralysies sont de plus en plus fréquentes et tu es venu à l’hôpital avec moi l’autre jour… Le médecin a bien dit que mes reins étaient de plus en plus endommagés.

-          Je ne peux pas le croire, tout est tellement parfait… Je ne vois pas pourquoi cette maladie viendrait s’aggraver maintenant !!! dis-je en me relevant et m’éloignant un peu de Noah.

Il se leva également et s’approcha de moi, un léger sourire sur son visage pour me répondre en posant ses mains sur mon cou.

-          Mais, on n’est pas encore au jour de ma mort, crois-moi !! Je compte bien tenir jusqu’à épuiser mes dernières forces.

-          Je ne veux pas Noah. Arrêtes de parler de ça s’il-te plaît…

-          Il faut que tu t’y prépares Gwen, ça risque d’arriver tôt ou tard.

-          Et bien, je préfère tard !!

-          Moi aussi crois-moi… Je donnerai n’importe quoi pour ne pas te quitter toi et David.

Après un moment de réflexion, je finis pas dire ; horriblement triste de lui demander cela.

-          Qu’est-ce qu’on va devenir David et moi quand… Non, il y a encore beaucoup d’espoir pour que ça n’arrive pas, tu ne risqueras rien, on va faire attention à ton alimentation et aux horaires, on fera..

-          Mais on fait déjà tout Gwen !! On ne peut pas être plus précis qu’on ne l’est pour le moment, mais tu remarques bien que ça ne change rien. Je vais mourir… Et bientôt… Alors, pitié, fais-y toi !!

-          Comment veux-tu que je m’y fasse ? criai-je aussitôt.
Comment veux-tu que je me fasse à l’idée que bientôt, je n’aurai plus la chance de me réveiller à tes côtés le matin et de me rendormir le soir avec toi.

Les dernières paroles furent tellement pénibles à dire, que je ne pus même pas contenir mes larmes aux derniers mots. Rien que l’idée de ne plus pouvoir voir Noah, le toucher, l’embrasser, lui parler et l’entendre… Ne plus voir son sourire ou entendre son rire… Rien que d’y penser, cela me brisait le cœur. Noah me prit immédiatement dans ses bras et rapidement, je l’entendis répondre, la voix enrouée :

-          Ne crois pas que je dis ça pour mon plaisir ou pour te faire mal !! Je ne veux pas que tu souffres à cause de ma perte, c’est tout !!

-          Je ne pourrai que souffrir quand tu ne seras plus là Noah !! Tu es la personne que j’aime le plus au monde… Quand tu arrêteras de vivre, je ne vivrai plus non plus ! La vie sera tellement vide sans toi, ça n’aura plus aucun sens.

Noah se redressa aussitôt, apparemment en colère. Il me saisit les épaules, les larmes aux yeux.

-          Je veux que tu continues à profiter de la vie !!! Vis pour moi, Gwen ! Vis comme j’aurai voulu le faire !! Fais-le pour toi mais aussi pour moi et David, d’accord ? Si toi aussi tu meurs, personne ne sera là pour mon fils et je m’en veux déjà assez de vous abandonner comme un lâche ! Alors… promets-le-moi !!

-          Quoi ? demandai-je, ne cessant toujours de pleurer.

-          Que tu vivras heureux !! Que tu te trouveras quelqu’un de génial avec qui tu termineras ta vie et qui seras encore mieux que moi !

-          Personne ne peut être meilleur que toi, Noah !!

-          Alors trouves quelqu’un qui est à ma hauteur ou presque, mais je t’en supplie, ne t’arrêtes pas de vivre parce que je ne suis pas là, c’est d’accord ?

Je ne pouvais promettre une telle chose. Comment aurai-je pu même penser une seule seconde à vivre sans Noah, mais en plus de vivre avec quelqu’un d’autre ? Je ne voulais pas le tromper et le fait qu’il meurt, n’était pas une raison valable pour moi de trouver quelqu’un d’autre. Je lui murmurai que je ne pouvais pas faire cela, Noah me saisissant le bras alors en disant qu’ils devaient rentrer. En réalité, je voyais qu’il était à deux doigts de craquer également mais il ne voulait pas ; apparemment pour que je crois qu’il acceptait très bien le fait de mourir. Je pouvais le lire dans ses yeux, il était terrifié à l’idée d’aller dans cette étape de la vie seul. Il ne voulait pas mourir et j’étais persuadé qu’il allait tenir sa parole et rester jusqu’à ce qu’il ne sache plus…