Attention..!

Ce blog contient des articles de couples à tendances homosexuelles... Public averti pour tous mineurs ou âmes sensibles!

Toutes copies de mes articles, aussi minimes soient-elles, ne seront tolérées.

Recherche

Lundi 7 avril 1 07 /04 /Avr 17:21

 

Devoir attendre dans la salle d’attente fut le pire pour moi. J’eus le temps de me repasser inlassablement les scènes précédentes. L’arrivée des médecins qui me poussèrent presque en posant des questions à Noah, le voir à peine parvenir à trouver ses mots pour répondre ou tout simplement, voir son regard de plus en plus éteins sur son visage. J’attendis tellement longtemps que le temps me rendait fou. David était venu avec moi mais je ne parvenais pas à le rassurer, ne l’étant pas moi-même. Je n’arrivais pas à croire que Noah allait s’en sortir sans séquelles. Je le voyais également très inquiet mais dès qu’il m’adressait la parole, je l’envoyais presque aller se faire voir tellement j’avais à ce moment besoin de n’être que près de mon amant. J’étais tellement terrifié… J’étais comme sans défenses, ou plutôt, totalement inutile à celle de Noah. Je ne savais pas ce qu’il se passait et cela commençait à me rendre dingue. Je perdais patience, ma jambe droite partait toute seule et je buvais café sur café pour arriver à supporter l’attente. J’étais tellement irritable… Je sentais que quelque chose n’allait pas. Mais quoi ? Que se passait-il ? Noah avait besoin de moi, je le sentais bien trop fort. Pourquoi fallait-il que ce malheur tombe sur nous… Pourquoi fallait-il que je me retrouve à nouveau seul alors qu’en 25 ans, je n’avais vécu qu’un an de bonheur. J’étais en colère. En colère contre tout le monde, contre Dieu lui-même mais surtout contre moi et contre Noah. J’avais beau l’aimer, je ne pouvais m’empêcher de le détester de me laisser ainsi. Il avait David à présent. Cet adolescent… Qu’allais-je en faire ? Le remettre à sa mère qui l’avait fichu dehors ? Non. Bien sur que non, c’était impensable de faire une chose pareille. La seule solution était de le garder près de moi. J’allais être bientôt son seul repère, sa seule aide. Mais comment allais-je faire pour l’aider à construire un avenir alors que je n’arrivais déjà pas à l’imaginer sans Noah ? Rien que de penser à tout cela, cela me faisait presque pleurer. Concevoir un avenir… C’était honteux de ma part.

Ce ne fut qu’à 1h00 du matin qu’un médecin sortit de la chambre de Noah, me relevant aussitôt avec David. Il s’approcha lentement de nous en enlevant son masque et inspira profondément avant de prendre la parole :

-          Vous êtes de la famille ?

-          Je suis son compagnon… dis-je sans hésiter, ne cherchant même pas à me cacher, trop inquiet.

-          Il va bien ? Il est réveillé ? demanda tout à coup David.

-          Nous avons réussi à le stabiliser sans soucis, ne vous inquiétez pas et en ce moment, il dort. Il a besoin de récupérer mais il va rester ici un petit moment. Peut-être une semaine, voir deux.

-          Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il allait pourtant bien, il est tombé comme ça, je n’ai rien pu faire… dis-je en me retenant déjà de m’écrouler.

-          Un vaisseau du cerveau de Noah a été bouché et il a donc manqué d’oxygène et de sang pendant un moment mais heureusement, vous nous avez appelés à temps.

Le médecin sembla hésiter pendant quelques secondes, ce qui ne laissait jamais envisager quelque chose de bon, non ? J’avais la poitrine serrée, comment allais-je pouvoir supporter plus longtemps cette pression… Alors que j’étais à deux doigts de l’empoigner pour qu’il parle, il continua :

-          Un accident vasculaire cérébrale est très rarement guéri convenablement si je puis dire. Beaucoup de gens ont des séquelles plus ou moins graves…

-          De quel genre ? criai-je sans le vouloir.

-          Il peut arriver qu’une partie du corps ait une faiblesse, qu’il ne sache plus vraiment articuler… Dans un état dépressif, des difficultés à comprendre un ordre écrit ou des difficultés à reconnaitre certains endroits ou personnes de son entourage ou démence vasculaire… Cela dépend des cas et de la gravité de son AVC.

Je commençai à déjà à imaginer si une de ces choses devait arriver à Noah. Comment allais-je supporter si l’amour de ma vie ne me reconnaissait même pas ? Je n’arrivais même plus à être objectif, je devenais complètement fou de penser toutes ces choses. Si Noah m’avait entendu, il m’en aurait voulu énormément. J’encaissai tout sans un mot, j’avais l’impression de recevoir les pires nouvelles de ma vie. Seulement, croyant que c’était tout ce que j’allais devoir supporter et surtout, tout ce que Noah allait supporter, je fus rapidement tiré encore plus bas en apprenant la suite :

-          Est-ce que… vous savez si Noah a suivi son traitement pour le diabète comme il le devait ?

-          Pourquoi ? Je crois, oui… Enfin… Je n’en sais rien pour être franc avec vous, il n’a jamais vraiment fait en sorte que je sois au courant.

Je me sentais encore plus mal en me rendant compte que je ne m’étais même pas occupé de son diabète. L’avait-il fait ? J’aurai du m’en occuper davantage, j’aurai du regarder s’il faisait tout convenablement. S’il mourrait à cause de moi, je ne pourrais le supporter.

-          Ses reins sont tellement en mauvais état que je ne pense malheureusement pas savoir faire quoi que ce soit…

-          Mais… Il… il s’injectait de l’insuline régulièrement… je… dis-je au bord de larmes en prenant David par les épaules qui s’était mis à pleurer à nouveau.

-          C’est quelque chose qui s’est fait progressivement. Noah n’a certainement pas pris rendez-vous quand il le fallait pour voir l’état de ses reins… Et aujourd’hui, ils sont presque inactifs. Je suis désolé…

-          Mais vous pouvez toujours le mettre en liste d’attente pour une transplantation, non ? répondis-je brusquement.
Il y a toujours espoir, c’est pas perdu. Il peut s’en sortir, j’en suis sur.

Mais en voyant le visage du médecin, je me mis subitement à pleurer. Ces yeux là ne voulaient rien dire de bon.

-          N’est-ce pas… ? demandai-je la voix brisée, pour me rassurer et ne pas perdre mon espoir.

-          Je suis désolé… répéta le médecin.
Mais nous ne pouvons pas inscrire Noah dans la liste… Avec son diabète et son AVC en plus, ça ne servirait à rien… Et puis, le temps qu’il en ait peut-être un, ça ne vaudrait plus vraiment la peine…

Je me trouvais ridicule de pleurer devant ce parfait inconnu, mais je n’aurai pas pu m’en empêcher. Je tentai d’être fort devant David qui était encore si jeune… Il allait perdre son père à 15 ans, bon sang, mais quelle injustice ! J’avais une colère et une peine en moi qui me donnait l’impression que le temps s’était arrêté. Je le regardais pleurer en silence en regardant le médecin et je n’allais jamais arriver à le consoler de ce malheur. En plus de devoir supporter de perdre mon amour, j’allais devoir rester fort pour que David vive au mieux cette situation. A peine l’avait-il retrouvé qu’il allait à nouveau le perdre.
Qu’avions-nous fait pour vivre un tel malheur ?
Pourtant, j’avais besoin de savoir. Je devais savoir si Noah allait souffrir, s’il allait falloir l’aider à endurer cela…

-          Est-ce que… ça va être dur ? demandai-je en me reprenant difficilement.

-          Et bien… une fois que les reins fonctionnent de moins en moins, je ne vous cache pas que ce sera très pénible pour lui. Ca peut durer longtemps comme il peut partir très vite.

JE ne comprenais même pas comment je ne répondais pas à cela. Ca pouvait paraitre tellement choquant, j’en étais totalement sous le choc.

-          A peu près combien de temps… ?

-          Avec son AVC en plus, cela ne devrait pas durer très longtemps. Cela peut aller de un mois à six mois, un an tout au plus.

Ce laps de temps me rendait fou… Un mois, comment arriver à le voir partir en si peu de temps ? Et en même temps, c’était tellement égoïste de penser ça. Ce n’était pas moi qui allais souffrir le plus dans cette histoire, c’était Noah. Mieux valait pour lui qu’il ne vive plus longtemps, même si je n’arrivais pas à l’accepter.
Nous étions partis pour l’attente de sa mort… et ne savoir rien faire pour empêcher cela était peut-être la pire des choses.
Le médecin s’excusa une dernière et nous dit qu’ils reviendraient plus tard, nous laissant entrer auprès de Noah. David courut presque à son lit et lui prit aussitôt la main sans le réveiller. Je restai un moment à l’entrée de la chambre et le regardai dormir avec ce satané masque à oxygène. Il était pâle… J’avais l’impression de ressentir son état intérieur. Etre impuissant à tout ça me dégoutait. Je me dégoutais. Et pourtant, je ne pouvais pas m’en aller. J’en étais totalement incapable. Je l’aimais bien trop, je l’aimais comme jamais…
Je restai assez loin de lui pendant presque deux heures, je laissai David « profiter » d’être plus moins seul avec son père. Je me contentais de les regarder sans rien dire, ne sachant même plus ce que je devais penser…
Finalement, quand je vis que David s’endormait, je lui dis d’aller dans le divan qu’il y avait dans la pièce et de se reposer. Il y alla sans dire un mot, remarquant par la même occasion qu’il avait les yeux rouges à cause de ses pleurs. Je ne savais même pas le consoler. Qu’est-ce que je pouvais bien lui dire ? Il n’y avait aucun espoir… Nous allions nous retrouver tous les deux seuls au monde, c’était une fatalité…
Et pourtant, avant d’aller auprès de Noah, je me mis à genoux et le prit pour la première fois dans mes bras. Je l’aimais ce gosse, et en plus d’être l’enfant de la personne que j’aimais, il lui ressemblait sous tous les traits. Ils avaient le même caractère, le même regard… Pour rien au monde, je ne le laisserais, même après la mort de la personne qui nous rattachait. Je le considérais un peu comme mon propre fils malgré que nous n’avions que dix ans d’écart.
Je sentais une souffrance qui émanait de lui au point que je ne pus que le serrer de toutes mes forces, lui en faisant autant. Il me souffla un léger merci… Je ne répondis rien à cela car je trouvais que je n’avais rien fait qui méritait un quelconque remerciement. Je me détestais de le voir souffrir et de souffrir avec lui alors que je ne savais rien faire. Je ne méritais pas un merci, je ne méritais rien du tout d’ailleurs…
David se mit ensuite pour dormir dans un soupir profond, me relevant alors pour enfin rejoindre Noah. Je m’assis sur le bord du lit et tout en prenant sa main dans une des miennes, je lui caressai lentement les cheveux avec l’autre. Le son régulier de l’électrocardiogramme me rassurait, le bruit de sa respiration lente et celui de l’oxygène également. Tous ces bruits voulaient dire que jusque là, il était bien vivant et que « tout allait bien ». Je n’arrivais même plus à pleurer. Je me sentais mélancolique, trop triste pour arriver à dégager quoi que ce soit.
Et puis, j’avais la responsabilité de m’occuper de David, je ne devais certainement pas commencer à pleurer. Si je m’effondrais maintenant, qui allait s’occuper de lui ? Qui allait s’occuper de Noah ?
Je devais à cet instant, m’occuper de tout. J’allais rester fort, il ne fallait pas que je baisse les bras et me laisse emporter par mes sentiments…



____________________________________________________________________

Voilà, chapitre déprimant mais bon, il faut bien le faire... ^^
Je voudrais juste vous prévenir que cette histoire est presque terminée... Plus que un ou deux chapitres normalement. Voilà, bisou tout le monde :)

Par lutraah - Publié dans : Tant qu'il est encore temps...
Ecrire un commentaire - Voir les 11 commentaires
Retour à l'accueil
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus